Les défis de la restauration collective
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Restauration collective : la tendance du bio et du local

Chloé Thévenet
17 mai 2023
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Aujourd'hui, nous allons explorer une tendance grandissante dans l'univers de la restauration collective : les aliments bio et locaux

De plus en plus de personnes sont à la recherche de plats sains et durables, et ce désir est partagé par les restaurateurs. Et pour cause, les aliments issus de l'agriculture biologique et les produits locaux sont préférés pour leur fraîcheur, leur saveur et leur bénéfice pour la santé. 

De plus, leur production est plus responsable et contribue à réduire l'impact environnemental. Les consommateurs sont donc de plus en plus nombreux à réclamer ces produits dans les restaurants collectifs (cantines scolaires, hôpitaux, EHPAD…). 

Dans ce guide complet, découvrez comment cette tendance influence le monde de la restauration collective !

Loi EGalim : BIO

Le tournant du bio a notamment commencé en 2018, année où la Loi EGalim a été mise en place. 

Cette loi poursuit cinq principaux objectifs :

  • payer le juste prix aux producteurs, afin de leur permettre de percevoir les ressources qu’ils méritent,
  • renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits,
  • offrir une alimentation saine, durable et sûre, pour tout le monde,
  • améliorer le bien-être animal,
  • réduire l’utilisation du plastique.

👉 Pour aller plus loin : Découvrez le contenu de la Loi EGalim dans notre guide.

Contenu de la loi 1 : décret du 23 avril 2019

Le décret du 23 avril 2019 a été adopté et celui-ci stipule que la restauration collective publique doit proposer à partir de 2022, au moins 50 % de produits durables, de qualité et sous signes d'origine. De plus, cette obligation inclut un minimum de 20 % de produits bio, y compris ceux en conversion.

Contenu de la loi 2

L'article 24 de la Loi EGalim a également prévu la création d'une instance de concertation au niveau régional pour faciliter l'approvisionnement de la restauration collective publique. Cette instance a pour mission de faciliter l'émergence de filières durables et locales pour répondre aux obligations de la loi. 

Elle permet également de faciliter la mise en place des seuils d'approvisionnement en produits bio et durables, en accompagnant les différents acteurs de la restauration collective dans leur démarche d'approvisionnement responsable.

L'objectif est d'encourager les acteurs à s'engager dans des pratiques respectueuses de l'environnement et de la santé, tout en favorisant l'économie locale et les circuits courts. Cette instance de concertation est donc un véritable outil de développement et de promotion de l'agriculture durable et responsable.

Contenu de la loi 3

Enfin, l’article 45 de la loi a fixé un seuil de 15 % de surface agricole utile en bio à atteindre au 31 décembre 2022. 

L’application en restauration collective

Mais alors, concrètement, comment s’applique la Loi EGalim en restauration collective ?

Comme nous l’avons vu précédemment, si vous êtes un établissement de restauration collective, vous devez désormais offrir au moins 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits bio. Voici comment cela fonctionne exactement :

  • Les produits considérés comme étant de qualité et durables sont ceux qui bénéficient de signes de qualité tels que SIQO, ainsi que de mentions valorisantes comme "fermier", "produit de la ferme", "HVE", "IGP", "AOC/AOP" et "Label Rouge". 
  • Ils doivent également porter le logo "Région ultrapériphérique" pour garantir la traçabilité des produits et favoriser les circuits courts.
  • Les produits issus du commerce équitable et de la pêche durable sont aussi pris en compte.

Le cas de la restauration scolaire

Savez-vous que la Loi EGalim a eu un impact positif sur la qualité des repas servis dans les cantines scolaires et les restaurants collectifs en France ? 

En 2019, la loi a introduit un changement important dans les cantines scolaires : elle a expérimenté un repas végétarien hebdomadaire pendant deux ans. 

Selon l'article L. 230-5-6 du Code rural et de la pêche maritime, “les gestionnaires des services de restauration collective scolaire, publics ou privés, ont été tenus de proposer, au moins une fois par semaine, un menu végétarien pendant deux ans à compter d'un an après la promulgation de la loi. “. Ce menu peut être composé de protéines animales ou végétales, ce qui signifie qu'il peut inclure des aliments comme les œufs ou le lait.

Deux ans après l'introduction de l'expérimentation de la loi EGalim, l'ANSES a donné un avis positif sur cette mesure. En novembre 2021, l'Agence a publié un tableau nutritionnel dans lequel elle indique « qu'un menu végétarien hebdomadaire en restauration scolaire peut contribuer à la couverture de l'ensemble des besoins nutritionnels des enfants, à la condition qu'il soit équilibré et que l'offre végétarienne prenne mieux en compte l'intérêt des apports en légumineuses et en céréales complètes. »

Cela montre que l'introduction de l'option végétarienne dans les cantines scolaires est une mesure importante qui peut aider à assurer une alimentation équilibrée pour les élèves.

Plats avec des produits locaux et bio

Le cas de la restauration en hôpital

La loi EGalim a aussi impacté la restauration collective des hôpitaux en fixant des objectifs ambitieux pour améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis.

  • Les établissements de santé ont jusqu'au 1er janvier 2025 pour atteindre l'objectif de 60 % de produits de qualité dans leurs approvisionnements alimentaires.

Et dans les entreprises et administrations ? 

Voici ce qu’il en est de la Loi EGalim, côté entreprises et administrations : 

  • La restauration collective représente environ 3,5 milliards de repas servis chaque année en France, dont environ un tiers est destiné aux entreprises et administrations.
  • Environ 55 % des entreprises en France proposent une restauration collective à leurs employés, selon une étude menée en 2019.
  • La part des produits bio dans les achats de la restauration collective d'entreprise a augmenté de 20% en 2019, selon l'Agence Bio.
  • La part des produits locaux dans les achats de la restauration collective d'entreprise est aussi en augmentation, avec une hausse de 15% en 2019, selon l'Agence Bio.

Une loi EGalim 3 : En discussion

Depuis l'adoption de la loi EGalim en 2018, la question de la rémunération des producteurs est devenue un enjeu crucial pour le secteur agricole en France. 

Une troisième version de cette loi est donc actuellement en discussion, avec pour but de renforcer la négociation entre les fournisseurs, les industriels et la grande distribution afin de garantir une rémunération juste pour les agriculteurs.

Mais cette potentielle nouvelle loi ne s'arrête pas là. Elle pourrait aussi aborder la question du coût énergétique pour les agriculteurs, qui est un défi de taille pour de nombreux producteurs. Les coûts de production élevés liés à l'utilisation d'énergies fossiles peuvent peser lourdement sur leur rentabilité et leur capacité à investir dans des pratiques plus durables.

En résumé, la loi EGalim 3 est une occasion pour le secteur agricole français de réaffirmer son engagement en faveur d'une agriculture plus durable et plus équitable, tout en assurant une rémunération équitable pour les producteurs. 

Nous devons donc rester attentifs aux avancées de cette loi et à ses impacts sur l'ensemble de la filière !

👉 Pour aller plus loin : Les 10 tendances de la restauration à connaître en 2023

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